Vivre notre finitude paisiblement grâce à Harry Potter, la philosophie et la méditation    

Comment Harry Potter, la philosophie et la méditation nous permettent-ils de vivre notre finitude paisiblement ?

Pour de nombreuses raisons, je souhaitais aborder le thème délicat du contrat à durée déterminée qui nous lie à l’existence pour montrer comment vivre cette finitude paisiblement grâce à Harry Potter, la philosophie et la méditation.

Intro : Vivre notre finitude paisiblement grâce à Harry Potter, la philosophie et la méditation

MEDITER PAISIBLEMENT SUR L’EXISTENCE HUMAINE

Or, j’ai opportunément découvert les analyses de la philosophe Marianne Chaillan qui offre une lecture tout à fait stimulante de la saga Harry Potter. Ce roman d’apprentissage à l’invraisemblable succès que Marianne Chaillan présente comme une fiction morale, éduque, depuis la fin des années 1990, aux grandes valeurs de l’existence mais invite aussi à grandir et à se détacher progressivement de l’enfance. Par ailleurs, selon cette philosophe, Harry Potter est un véritable maître de philosophie car il est le héros qui accepte la perte et qui nous montre comment accepter la finitude le plus sereinement possible en lien avec la méditation.

Dans le roman, J.K. ROWLING utilise un conte qui dispose que la possession de 3 reliques assurerait l’immortalité. Il s’agit d’une cape d’invisibilité, de la plus puissante des baguettes magiques et de la pierre de résurrection des morts (cf illustration symbolique supra). Au terme d’un quête héroïque, Harry Potter se trouve en possession de ces trois objets. Mais, dans un renversement dialectique sublime, il ne les utilise pas et se présente seul et désarmé pour affronter le Seigneur des Ténèbres, le bien nommé Lord Voldemort. Marianne Chaillon élucide alors le récit en indiquant bien que ce n’est pas parce qu’il possède les 3 reliques qu’Harry Potter devient le maître de la mort. Mais tout au contraire, c’est parce qu’il a vaincu la peur de la mort, dans une compréhension profonde du sens de son existence, qu’il en vient à les détenir. Harry Potter est le héros qui a maîtrisé sa peur de la mort alors que les méchants cherchent encore désespérément dans des objets comment atteindre vainement l’immortalité. J.K. Rowling par le truchement de Dumbledore, le célèbre directeur de l’école de sorcellerie qui fait office de mentor pour Harry, indique, par ailleurs, à 2 reprises, et, très nettement, qu’il existe au fond des choses pires que la mort à savoir le fait pour des humains de « vivre sans amour ». Or, Harry Potter est le héros qui tire ses pouvoirs extraordinaires de l’amour en particulier de l’amour reçu de sa mère mais aussi de l’affection de ses amis, de son parrain et de certains professeurs. En cela il livre bataille avec un avantage considérable sur Voldemort qui, lui, n’a jamais connu l’amour et qui mène une existence tout à la fois misérable et absurde.

Mais, de l’aveu même de Marianne Chaillan, maîtriser la peur de la mort demeure un exercice très exigeant qu’il s’agisse d’envisager la disparition tant redoutée de ceux que l’on aime ou la sienne, à proprement parler. Comment, hors du monde l‘héroïc fantaisy, pouvons-nous essayer d’apprendre à vivre avec cette finitude bien contrariante et si possible joyeusement ?

Nous pouvons nous tourner comme souvent vers nos 3 amis, Christophe André, Mathieu Ricard et Alexandre Jollien qui au cours de leurs conversations s’offrent la liberté la plus grande possible et nous emmènent à leur suite. Tout d’abord, nous révisons avec eux les apports des grandes traditions philosophiques tant occidentales qu’orientales. Depuis Platon en passant par les stoïciens jusqu’à Montaigne et Spinoza, nous disposons de nombreuses références pour élaborer un « rapport plus libre et plus léger » avec « l’idée de notre fin », pour nous réconcilier avec elle et mieux supporter « notre impuissance. » Nous retiendrons l’image du funambule sur la corde qui ne doit jamais oublier le vide mais sans non plus trop se focaliser sur lui. Nous porterons notre attention, de temps en temps, comme les Anciens, sur le caractère éphémère de la vie, à rebours des habitudes occidentales actuelles qui ont rejeté la mort aux confins aseptisés des cités, au risque de la rendre encore plus angoissante et déchirante quand elle se présente, faute de préparation à la séparation et à son caractère inéluctable. Globalement il s’agira plutôt de «  nous familiariser avec l‘idée de l’impermanence et avec l‘idée de la mort afin que nous ne soyons pas choqués lorsqu’elle survient et que nous puissions la vivre sereinement ». En effet, pour nos 3 amis si « nous n’avons pas la liberté d’échapper à la mort mais nous avons la liberté de mourir en paix ». Nous pouvons même en profiter pour devenir un « meilleur être humain » en cultivant « la bienveillance mutuelle » inspirés que nous sommes par le « sentiment de notre fragilité humaine ». Et progressivement, espérons parvenir au « gai détachement » d’un Montaigne qui choisit de dire « oui » de tout son cœur, un coeur « qui aime tant la vie, toute la vie, y compris son caractère éphémère ». Peut-être qu’avec Spinoza nous méditerons pour ressentir « l’éternité de l’ici et maintenant » et qu’en nous inspirant de la psychologie bouddhiste nous découvrirons qu’en« entre déni et obsession, tout un art de vivre et de mourir est possible ».

Ainsi, dans l’espace intérieur dégagé par la méditation nous retrouverons « la valeur inestimable de chaque instant » comme « fondamentalement liée au caractère éphémère de notre vie ». Et nous profiterons de ces instants précieux de méditation pour cesser de « dévaloriser le temps dont nous disposons » et « extraire la quintessence de la vie humaine ». Car, il y a un risque certain, dans nos existences surchargées et dispersées, qu’ « à force d’oublier que l’on va mourir, on oublie que l’on est en vie ». Méditer de temps à autre sur « l’inévitabilité de la mort ne peut qu’accentuer notre appréciation de la vie humaine ». Méditer, c’est alors « apprendre à mieux aimer la vie », c’est maintenir en nous « le goût de la vie ».

Voilà comment nous espérons qu’ Harry Potter, la philosophie et la méditation nous permettent de vivre notre finitude paisiblement 

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Méditer pour savourer l’impermanence en cliquant ici

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