Comment le fait de méditer nous permet-il de savourer l’impermanence et le trésor de l’instant présent ?

Méditer permet en effet de savourer l’impermanence et la préciosité de l’instant présent. Mais nous savons très bien le faire spontanément.

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J’ai remarqué, en effet, ces derniers temps que quand je lance une petite remarque sur le beau temps qu’il fait pour la saison, je m’entends très souvent répondre « ça ne va pas durer !! ». C’est rigolo au fond cette réponse réflexe ! Au début un peu attristée, j’ai décidé de m’efforcer le prendre comme une invitation à savourer encore plus la belle journée en cours.

Par ailleurs et pour continuer dans le registre météorologique, j’ai appris récemment qu’en agriculture, le mauvais temps c’est celui qui dure. Un temps sec qui dure trop longtemps et les végétaux manqueront d’eau. Des pluies importantes qui tombent sans discontinuer et les plantes vont périr. La durée n’est donc pas forcément synonyme de réussite et d’abondance.

Pour méditer et savourer l’impermanence, il nous faut tout d’abord revenir sur ce terme d’impermanence qui est étonnant mais qui ne doit pas nous intimider puisque nous en avons à la fois l’intuition et l’expérience. Ce terme (anytia en sanskrit) est employé par la pensée bouddhiste au sein de laquelle il occupe une place centrale pour évoquer ce qui ne dure pas et qui change sans cesse. Anytia constitue même une des 3 principales caractéristiques de toute chose. Au cœur de l’enseignement du Bouddha en effet on retrouve cette idée fondamentale, présentée comme un loi intangible de l’univers, que tout change tout le temps, que tout est impermanent, c’est-à-dire « non-éternel » au sens littéral du terme sanskrit.

Bien sûr, et dans un premier mouvement, nous pouvons déplorer cet état de fait voire essayer de le contre-carrer soit par le déni – en pensant qu’il y a tout de même bien des choses qui durent éternellement- soit par la résistance – en essayant de faire durer ou de prolonger ce qui en réalité est changeant. Or, pour le bouddhisme, s’attacher ainsi excessivement à ce qui ne dure pas est l’une des causes principales de la souffrance car c’est ignorer la nature véritable de l’existence et du réel. On ne peut en effet rien espérer de profondément et durablement satisfaisant en se fondant ainsi sur l’ignorance des choses telles qu’elles sont à savoir changeantes et non éternelles.

Enfin, il me revient par ailleurs un vers d’une des chansons de Michel Berger qui est « puisque rien ne dure vraiment … ». Posons-nous donc la question : que faire puisque rien ne dure vraiment ? Je ne crois pas qu’il faille – puisque rien ne dure vraiment – céder à un sentiment d’urgence excessif et à une pression irrépressible comme si c’était demain, la fin du monde. Par contre, il me semble que, grâce à la méditation, nous pouvons tout d’abord prendre le temps de nous concentrer sur ce qui est vraiment important et qui a le plus de valeur, juste ici et juste maintenant.

Grâce à la méditation nous pouvons ainsi mieux discriminer ce qui dépend de nous et ce qui est immuable. Ainsi l’impermanence est-elle une donnée de fait. Alors, grâce à la méditation, nous pouvons essayer de l’apprivoiser et de l’accepter pour trouver la paix malgré tout, d’instant en instant. Et enfin, puisque rien ne dure vraiment, face aux petits tracas, aux contrariétés quotidiennes et aux petits bobos, on peut trouver une forme de réconfort, d’apaisement voire d’encouragement grâce à l’espoir que tout finit par passer, que des solutions peuvent émerger et que nous pouvons éventuellement progresser et grandir encore.

Image par bluemoonjools de Pixabay

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… »puisque rien ne dure vraiment »… hommage à Michel Berger