VULNERABILITE MEDITATION CONTRIBUTION

VULNERABILITE MEDITATION CONTRIBUTION Méditer à partir du conte de la cruche fêlée pour remplacer le terme d'imperfection ou celui de fêlure, poser un autre regard et employer les termes de contribution et de création à partir de notre vulnérabilité.
VULNERABILITE MEDITATION CONTRIBUTION  Méditer à partir du conte de la cruche fêlée pour remplacer le terme d'imperfection ou celui de fêlure, poser un autre regard et employer les termes de contribution et de création à partir de notre vulnérabilité.
Le Porteur d’eau IV MIRO
1962, Gravure originale, aquatinte, signée au crayon par l’artiste. Maeght Editeur, Paris.

VULNERABILITE MEDITATION CONTRIBUTION

Je tire de mon expérience qu’une certaine vulnérabilité non seulement est un gage d’authenticité mais offre paradoxalement une contribution plus humaine, plus ajustée et peut-être plus utile aux autres. Se montrer telle qu’on est, avec ses imperfections, ses failles et ses faiblesses pour partager ses doutes, ses erreurs et ses difficultés peut-être tout à fait bienfaisant pour ceux qui nous entourent. Non pas qu’ils ne se réjouissent pas sincèrement de nos succès et de nos réussites, mais ils apprécient qu’on sache aussi partager « trucs et astuces » en évoquant comment on a pu se tirer d’un mauvais pas, ou pour aider à relativiser ou pour proposer une solution créative voire simplement pour blaguer et rigoler franchement. La notion de vulnérabilité constitue une ressource pertinente et intéressante à activer.

Pour commencer et illustrer cette petite série sur la vulnérabilité, je propose une méditation inspirée du conte dit conte de la cruche fêlée dont l’origine est incertaine. Je compile ici plusieurs versions glanées sur internet avec cette intention non pas seulement de profiter de l’histoire mais encore de la laisser résonner en nous-mêmes. Ce conte pourrait tout aussi bien se situer en Inde en Chine ou tout simplement dans l’une de nos proches campagnes jusqu’au début du XX° siècle.

Dans des temps reculés, il fallait porter l’eau de la rivière aux habitations. Deux cruches étaient ainsi employées à puiser l’eau et suspendues aux extrêmités d’une perche, elles permettaient de transporter l’eau à dos d’homme et bien souvent de femme. Avec le temps, l’une des cruches fut fêlée et se mit à perdre un peu d’eau en chemin ne remplissant plus parfaitement son office. Evidemment, les deux cruches ne pouvaient s’empêcher de se comparer et de rivaliser. La cruche intacte se sentait fière de la perfection avec laquelle elle s’acquittait de sa mission tandis que la cruche fêlée avait de plus en plus honte de ne plus y parvenir aussi bien qu’avant.

Un jour la cruche fêlée s’adresse à la personne qui portait l’eau jour après jour, consciencieusement, pour déplorer la situation et regretter de lui faire ainsi perdre presque la moitié de l’eau en chemin. Mais contrairement à ce qu’elle pouvait attendre, la cruche s’entendit répondre qu’elle devait plutôt regarder les choses autrement. En effet, sur le côté du chemin où l’eau s’écoulait, on pouvait admirer tout un sentier dessiné par des fleurs que l’eau permettait d’arroser délicatement et régulièrement. Ainsi ce trajet de retour, avec la charge de l’eau, particulièrement épuisant et exigeant, était embelli et rendu plus agréable par la présence des fleurs arrosées par la cruche fêlée. Loin de décevoir, au contraire, la fêlure, cette imperfection permettait à la cruche d’apporter une autre contribution, inattendue et inespérée.

Il y a donc bien des moments dans la vie où nous sommes performants et nous remplissons très bien notre office. Et puis il y a d’autres moments ou d’autres contextes, dans lesquels nous ne sommes pas ou ne ne sommes plus en mesure d’atteindre cette perfection et d’atteindre ces performances, et où, non seulement, ce n’est pas forcément grave, voire, comme dans ce conte, il y a peut-être une contribution différente, créative et originale à découvrir émanant de notre part.

Prenons le temps d’observer ce que nous considérons comme des fêlures et des imperfections. Quels sont les moments dans lesquels nous éprouvons de la gêne voire une certaine honte à l’égard de nos comportements et de nos actions ? Dans le sillage de la cruche fêlée, essayons d’observer s’il n’y aurait pas aussi des fleurs qui auraient pu pousser. Quelle pourrait être notre contribution dans ce cas ? Prenons quelques instants pour nous habituer à cette idée que peut-être par moment on pourrait remplacer le terme d’imperfection ou celui de fêlure et poser un autre regard pour employer les termes de contribution et de création à partir de notre vulnérabilité.

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