Pratique MEDITER POUR LAISSER PASSER LES PENSEES 20 min

MEDITER POUR LAISSER PASSER LES PENSEES c’est s’entraîner à reconnaître les pensées qui ne sont pas la réalité et les laisser passer sans les repousser ni les alimenter pour retrouver la sérénité de la conscience qui est toujours là comme le vaste ciel bleu au-dessus des nuages.

podcast introductif à retrouver ici LE CERVEAU CE MOULIN A PENSEES

MEDITER POUR LAISSER PASSER LES PENSEES

Méditer est un défi pour nombre d’entre nous qui “turbinons” des pensées en continue et qui abritons dans notre fort intérieur un véritable “moulin à pensées”. Longtemps nous avons pu croire être les seuls à nous sentir ainsi envahis par ce remplissage incessant de pensées en tout genre. Le bavardage intérieur de soi à soi-même et ces associations d’idées à l’infini ont pu nous apparaître comme une petite tare personnelle ou un petit travers légèrement honteux avant de découvrir que tout est absolument normal et que c’est “pareil pour tout le monde”. Et quel soulagement de découvrir enfin que, de la même manière que le coeur pulse le sang et que les poumons brassent l’air, le cerveau produit automatiquement et en continue aussi bien le jour que la nuit des pensées, des pensées et encore des pensées…! Donc non seulement il n’est pas possible de ne penser à rien mais en outre la méditation ne vise pas du tout à faire le vide en soi.

En effet, la pratique de la méditation de pleine conscience apporte un nouvel éclairage sur nos pensées. Tout d’abord, et c’est l’essentiel en fait, méditer permet d’observer nos pensées le plus objectivement possible afin de reconnaître les pensées brillantes, créatives justes mais aussi les pensées sombres, destructrices voire fausses. Nous observons également que nos pensées sont le plus souvent dans le passé ou dans le futur et qu’elles ont bien du mal à rester dans le présent. Enfin nous reconnaissons assez vite que nombre de nos pensées sont des opinions, des jugements voire des critiques et qu’elles sont de ce fait tout à fait personnelles et subjectives. Or, les pensées aiment avoir raison et sont capables d’argumenter à l’infini pour défendre leurs positions.

Pourtant les pensées ne sont que des pensées. Les pensées ne sont pas la réalité. Elles sont la plupart du temps une interprétation de la réalité ou une projection de nos états internes sur la réalité. Méditer permet de prendre le temps de bien repérer cette distinction entre la “réalité objective” si tant est qu’elle se laisse approcher et ce que “je suis en train de penser” sur la réalité et qui m’appartient. Le problème vient de ce que les pensées, produites par le néocortex, auxquelles on accorde trop d’importance ou qui se fixent en nous durablement alimentent des émotions qui ont leur siège dans le cerveau limbique. Comme elles sont très rapides et très nombreuses, les pensées en viennent à nous faire ressentir beaucoup d’émotions dans le corps et dépenser beaucoup d’énergique psychique et physique. Les pensées négatives en particulier peuvent nous maintenir durablement dans des ressentis négatifs et altérer notre équilibre émotionnel et notre santé mentale et physique.

Heureusement, la méditation de pleine conscience permet de s’entraîner à observer ses pensées pour se libérer de leur emprise. La position de témoin que l’on adopte depuis l’espace de la conscience agit comme un effaceur à pensées qui annihile leur pouvoir de nuisance. De plus, avec un peu d’entraînement, méditer permet de choisir ses pensées, de renforcer les pensées ressources et d’éviter de nourrir les pensées négatives pour se sentir libre et tranquille. Il ne s’agit pas d’une méthode Coué car il demeure difficile de s’empêcher de penser à un souci important ou une grave préoccupation. Mais il s’agit de s’exercer à observer les pensées de ce type qui nous traversent sans les alimenter et sans les repousser pour les laisser passer sans les fixer en nous autant de fois que nécessaire. Depuis Sigmund Freud on sait que l’inconscient ne prend pas en compte les négations. Il est donc vain de vouloir ne pas penser à ceci ou cela. Et de toute façon, il est inutile de vouloir autre chose que ce qui se présente à nous y compris sous la forme d’une pensée inquiétante. Mais grâce à la méditation, nous regagnons un peu de temps et d’espace à l’intérieur de nous-mêmes pour décider librement et consciemment de l’importance qu’on accorde à telle ou telle pensée.

Comme les Grimlins qui sont des créatures adorables en journée mais qui deviennent monstrueuses si on les alimente ou les mouille après minuit, nos pensées sont pour la plupart inoffensives si nous les laissons passer sans les alimenter. Si nous les alimentons à l’infini au contraire, elles peuvent prendre totalement possession de notre esprit et nous priver de notre libre-arbitre. Les neurosciences attestent tout à fait les “autoroutes” neuronales dont il sera très difficile de sortir après les avoir longuement consolidées par des raisonnements répétés régulièrement. On se méfiera en particulier des pensées automatiques de dévalorisation de soi qui, entretenues et alimentées régulièrement, se révèlent tout à fait destructrices pour l’estime de soi car elles nous maintiennent dans un état de peur, elles nous font nous sentir mal et nous rendent tristes et amers. Méditer permet de repérer de mieux en mieux les pensées générées par le “critique intérieur” et permet, depuis l’espace de la conscience, de choisir d’éteindre “radio critique” de plus en plus rapidement. Méditer permet de revenir au corps, au souffle et à la conscience qu’une pensée n’est qu’une pensée. Les pensées sont pour la conscience comme des nuages qui vont et viennent dans le ciel sans jamais ni le remplir totalement ni l’altérer durablement ni le dévaster profondément. La conscience demeure infinie, inaltérable et imperturbable. Méditer c’est revenir dans l’espace de la conscience pour se libérer des pensées et retrouver la sérénité qui est déjà et toujours là en nous.

MEDITER POUR LAISSER PASSER LES PENSEES

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