PREMIERE FOIS : Méditer pour conserver le regard neuf du débutant

POUR CONSERVER UN REGARD NEUF : méditer pour voir les choses telles qu'elles sont et conserver l'esprit du débutant sur chaque instant

Poser un regard neuf, curieux et humble sur l’instant unique et précieux qu’il nous est donné de vivre, juste ici, juste maintenant : méditer pour conserver le regard neuf du débutant

La méditation requiert et en même temps permet de cultiver un certain nombre d’attitudes qui se révèlent non seulement bienfaisantes mais efficientes au fil des jours. Ainsi, chaque pratique devrait être envisagée avec un regard neuf, sans a priori, sans projection, sans croyance pré-établie. Cultiver ainsi l’esprit du débutant c’est s’entraîner à voir les choses exactement telles qu’elles sont avec curiosité, comme si c’était la première fois. En effet, il s’agit de considérer chaque instant dans sa nouveauté et d’en percevoir le caractère unique.

Or la méditation est un entraînement, c’est-à-dire une pratique qui se répète comme beaucoup d’autres expériences de notre vie – au fond – et pour lesquelles nous fonctionnons la plupart du temps en mode “pilote automatique”.

Tout l’enjeu, dans la méditation comme dans la vie quotidienne, est de prendre conscience de ce mode de fonctionnement pour le répérer quand il se déclanche et lui substituer une véritable qualité d’attention à l’expérience présente.

En effet, si nous sommes totalement pris par nos attentes et nos désirs, nos attachements et nos rejets, nos habitudes et nos “expertises” nous vivons “sans y penser” comme coupés de l’expérience du moment. Et, non seulement notre enthousiasme se tarit, mais, comment vivre pleinement si nous sommes sans cesse ailleurs, avant ou après par la pensée ?

Comment vivre sereinement avec cette tension perpétuelle entre l’ici et maintenant et nos pensées qui s’en éloignent mécaniquement dès que nous sommes dans le connu, le déjà vu, l’ordinaire routinier ?

Comment cesser de vivre sur le mode “vivement” pour vivre vraiment ? Le mode “vivement” c’est se dire continuellement “vivement ce soir, vivement le week-end, vivement les vacances, vivement la retraite” … pourquoi pas mais après ?

Faut-il tout au contraire s’organiser une vie de stimulation et de nouveauté perpétuelles ? C’est une option, certes. Une option certainement qui a un coût émotionnel, physique et psychique sans compter les renoncements sous-jacents de cette fuite en avant et de cette surenchère permanente.

Heureusement, la méditation est un entraînement à l’attention pleine et entière portée à l’instant.

S’ouvrir à ce moment tout neuf et unique qui se présente à nous, juste ici, juste maintenant pour lui offrir notre disponibilité et notre humilité. Comme pour dire “ah tiens, salut l’instant présent ! je suis disponible pour te découvrir et, non, en fait je ne sais pas à l’avance tout de toi. Je vais donc garder mes yeux et mon coeur grands ouverts pour vivre vraiment ce que tu proposes de vivre ?”

Et, d’un coup, c’est tout le quotidien qui change quand on change ainsi son regard sur lui. Le temps n’est plus cyclique comme s’il tournait en rond, mais c’est plutôt une spirale. Chaque seconde est une occasion d’avancer, de progresser et de s’élever. Et d’ailleurs, les grandes traditions contemplatives trouvent justement dans l’ordinaire un terrain précieux pour s’exercer à la présence en revisitant les gestes et les activités anodines.

Le bouddhisme japonais et la tradition du zen par exemple invitent à déployer toute son attention aux tâches ménagères. Keisuke Matsumoto, moine au temple Komiu-ji, à Tokyo auteur de la Maison zen décrit le cheminement pour faire de ces tâches un moyen de trouver la paix intérieure en se libérant de ses tracas. Ranger et nettoyer sont vus comme des actes visant à mettre de l’ordre dans son esprit puisque notre esprit est le fruit de nos actions mises bout à bout. Ôter la poussière pour purifier le cœur de ses passions. Déloger la saleté pour faire tomber les attachements qui nous entravent. On peut décliner à l’infini ces pratiques en commençant par la routine qu’on voudra et sans oublier les repas pour commencer à manger en pleine présence.

Enfin, dans nos rapports aux autres nous pourrons également vérifier si, jour après jour, nous rencontrons les autres avec un regard neuf ou en fonction des projections de nos propres pensées ou de nos passifs sur ces personnes.

Dans l’enseignement spécialement, l’usage de ce regard neuf est intéressant. Nous retenons que ce fondement permet notamment au professeur de mieux voir les progrès et les efforts. Cette reconnaissance est fondamentale pour les élèves et pour leur motivation dans la durée.

Il arrive que des épisodes de la vie scolaire en évoquent d’autres ou qu’un élève adopte un rôle récurrent. Mais comment saisir la main de ce dernier le jour où il est prêt à en changer, si on reste en mode par défaut programmé à traiter toute tentative en mode déjà vue et peine perdue ? Conserver l’esprit du débutant c’est rester aux aguets et dans une vigilance constante pour saisir au vol la moindre opportunité de faire différemment et de progresser quand elle se présente. Enfin, c’est conserver l’humilité et l’enthousiasme des premières fois auxquels ont droit tous les élèves, même après 15 ou 20 ans de carrière.

De la même manière, de nous à nous-mêmes, puisque nous avons entrepris un chemin de vie qui aspire à davantage de sagesse et de qualité d’être, il nous faut garder un regard neuf sur nos efforts pour rester motivés et bienveillants quand les progrès se font attendre ou sont très limités. Essayons de conserver cette fraîcheur et cette candeur enfantines afin de rester dans le mouvement de la vie qui change tout le temps, en nous et autour de nous, et entrainons nous pour fuir comme la peste les pensées automatiques de découragement, de généralisation ou de suppositions qui altèrent la réalité et qui nous lestent inutilement. Comme le chantait Jacques Brel “l’aventure commence à l’aurore de chaque matin… et l’aurore nous guide en chemin”.

Heureusement nous pouvons donc méditer : MEDITER POUR CONSERVER LE REGARD NEUF DU DEBUTANT podcast 14

Or on entend déjà comme un oxymore entre le terme conserver et le terme neuf /nouveauté

En effet, nous méditons jour après jour et nous nous habituons progressivement à cette monotonie de la routine et du rituel.

Petit à petit, nous avons observé que dans la régularité et la répétition résidait peut-être le secret de la méditation.

Tout l’enjeu de la méditation c’est peut-être de parvenir à créer des habitudes afin que l’attitude méditative redevienne spontanée et naturelle puisque c’est celle que nous adoptions spontanément quand nous étions enfant totalement là et totalement présent d’instant en instant.

Aussi nous proposons d’ssayer de méditer chaque fois comme si c’était la première fois, comme si nous étions encore totalement débutant pour regarder avec un regard sans filtre, sans apriori, sans jugement. Nous cultivons le regard de celui qui regarde pour la première fois et qui s’émerveille, s’enthousiasme, apprécie.

Il ne s’agit pas de se rappeler ce que cela nous a fait de méditer pour la première fois, il s’agit de retrouver, en nous, le moyen d’être totalement disponible à cette nouveauté de la pratique juste ici, juste maintenant.

Tout en gardant les yeux fermés nous pouvons choisir d’adopter une disposition d’esprit à l’égard de notre pratique, de notre for intérieur et notre environnement qui soit totalement nouvelle.

On pourrait plus souvent considérer notre environnement comme quand on emménage ou comme quand on rentre de voyage afin d’être vraiment là dans notre milieu et avec nos affaires.

Il y a des périodes de l’année particulièrement propices au cours desquelles la nature parce qu’elle manifeste un changement plus intense nous aide à cultiver ce regard neuf. Le printemps est la saison qui favorise le plus parce que c’est un renouvellement : c’est facile de poser un regard neuf sur les bourgeons, sur les petites pousses, sur l’herbe verte à nouveau, sur le chant des oiseaux. On apprécie de redécouvrir le soleil, de redécouvrir sa lumière, de redécouvrir sa chaleur aussi.

Porter son attention aux minuscules modifications de nos états internes comme de la nature à l’extérieur de nous c’est un soutien précieux pour cultiver la présence à l’instant, toujours nouveau, unique, précieux.

Le philosophe HERACLITE est toujours cité pour évoquer cette impermanence et ce renouvellement de l’instant

“ on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”

C’est bien connu et c’est bien évident mais c’est bien difficile de se maintenir dans l’instant juste ici, juste maintenant avec cette humilité du débutant. C’est pourtant intéressant, non seulement pour profiter de ce que la nature offre autour de nous et en nous. C’est bien intéressant aussi pour gagner en souplesse, en adaptabilité, et sans doute aussi en optimisme.

Nous espérons aussi échappant aux récitx de vie qui comportent des formules du type

« c’est toujours la même histoire,

ah décidément, toujours pareil,”

pour éviter les invectives à l’adresse des autres,

“ah toi c’est toujours comme ci, comme ça ,

“ toi tu fais toujours ceci, cela,

tu as toujours fait ceci, cela

Et dans le dialogue intérieur on échappera peut-être à l’autojustification

“ah, “de toute façon j’ai toujours été …

, j’ai toujours fait comme ça,

Restons plutôt en alerte, restons aux aguets pour vivre pleinement l’impermanence, pour vivre pleinement le flot continu de la vie qui est toujours mouvement, changement, évolution

Plus nous méditons, nous sommes capables d’observer les minuscules modifications d’une pratique par rapport aux pratiques précédentes,

“qu’est-ce que cette pratique aujourd’hui a vraiment spéciale ? de tout à fait remarquable ? d’inédit d’unique ?

Vivre sa vie comme une expérience, choisir ce regard du débutant, c’est aussi se donner droit à l’erreur, le droit de recommencer, le droit d’essayer à nouveau, autrement, d’instant en instant.

Extraits du livre « Au coeur de la tourmente» de Jon Kabat-Zinn et d’enseignements de Bob Stahl et Elisa Goldstein.

https://mmindfulness.fr/lesprit-du-debutant-pleine-conscience

image : fashion cookinghttps://www.youtube.com/watch?v=9DlZzCvYgpk

Paroles

Une guêpe s’envole, se pose, butine
Et l’image cogne à ma rétine
Mais déjà mon regard est loin
Je n’sais plus voir le quotidien

J’aimerais m’réveiller sans mémoire
Redécouvrir c’que j’peux plus voir
J’ai écrit une petite annonce
Un mois déjà, pas de réponse

Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n’a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois

Je veux revoir ma première fleur
L’accompagner jusqu’à c’qu’elle meure
Et découvrir une flaque d’eau
Comme une porte pour descendre en haut

J’irai dimanche à Orly-Sud
Voir le métal s’prendre pour une plume
Ouvrant les doigts, joignant mes pouces
J’verrai mon ombre lui faire la course

Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n’a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois

Sentant les sons comme pris au piège
Je devin’rai mes premières neiges
Battant des mains comme un enfant
J’m’entendrai rire “Eh, c’est tout blanc !”

Je veux poursuivre des nuages noirs
Au grand galop sur les trottoirs
Sous la tourmente, au mur du vent
Les parapluies deviennent vivants

Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n’a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois

Mais j’ai croisé sur mon chemin
Deux grands yeux bleus, deux blanches mains
Ses menottes ont pris mes poignets
Et ce sont ses yeux qui m’ont soigné

Des parapluies se sont ouverts
Un grand avion a fendu l’air
A déversé ses doux flocons
Tout était blanc, tout, non

A nos pieds brillait quelque chose
Et mes yeux ont reconnu la rose
Et j’ai brûlé tout contre toi
Au brasier d’une première fois

Source : LyricFind

Paroliers : Renan Luce

Paroles de L’Iris et la Rose © Universal Music Publishing Group

Paroles

L’aventure commence à l’aurore
A l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains

L’aventure commence à l’aurore
Et l’aurore nous guide en chemin
L’aventure c’est le trésor
Que l’on découvre à chaque matin

Pour Martin c’est le fer sur l’enclume
Pour César le vin qui chantera
Pour Yvon c’est la mer qu’il écume
C’est le jour qui s’allume
C’est le blé que l’on bat

L’aventure commence à l’aurore
A l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains

Tout ce que l’on cherche à redécouvrir
Fleurit chaque jour au coin de nos vies
La grande aventure il faut la cueillir
Entre notre église et notre mairie
Entre la barrière du grand-père Machin
Et le bois joli de monsieur l’Baron
Et entre la vigne de notre voisin
Et le doux sourire de la Madelon
La Madelon

L’aventure commence à l’aurore
A l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains
L’aventure commence à l’aurore
Et l’aurore nous guide en chemin
L’aventure, c’est le trésor
Que l’on découvre à chaque matin

Pour Martin c’est le fer sur l’enclume
Pour César le vin qui chantera
Pour Yvon c’est la mer qu’il écume
C’est le jour qui s’allume
C’est le blé que l’on bat

L’aventure commence à l’aurore
A l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains

Tous ceux que l’on cherche à pouvoir aimer
Sont auprès de nous et à chaque instant
Dans le creux des rues, dans l’ombre des prés
Au bout du chemin, au milieu des champs
Debout dans le vent et semant le blé
Pliés vers le sol, saluant la terre
Assis près des vieux et tressant l’osier
Couchés au soleil, buvant la lumière
Dans la lumière

L’aventure commence à l’aurore
A l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains
L’aventure commence à l’aurore
Et l’aurore nous guide en chemin
L’aventure c’est le trésor
Que l’on découvre à chaque matin

Pour Martin c’est le fer sur l’enclume
Pour César le vin qui chantera
Pour Yvon c’est la mer qu’il écume
C’est le jour qui s’allume
C’est le blé que l’on bat

L’aventure commence à l’aurore
Et l’aurore nous guide en chemin
L’aventure c’est le trésor
Que l’on découvre à chaque matin

Méditer pour cultiver l’esprit du débutant

Poser un regard neuf, curieux et humble sur l’instant unique et précieux qu’il nous est donné de vivre, juste ici, juste maintenant