ACCEPTATION

L'acceptation du réel tel qu'il est : découvrir comment dire "oui" à ce qui est pour mieux vivre et gagner en sérénité et en efficacité

Méditer pour voir les choses telles qu’elles sont et dire oui à ce qui est

Découvrir comment l’acceptation du réel permet de mieux vivre ce qui se présente à nous dans l’instant

La méditation de pleine conscience permet d’expérimenter l’acceptation et de s’entraîner à considérer les choses exactement comme elles sont.

C’est l’une des sept attitudes fondamentales à cultiver pendant la pratique méditative et certainement l’une de plus difficiles transmises par Jon Kabat-Zinn, Au coeur de la tourmente, la pleine conscience, J’ai lu, 2012. https://www.babelio.com/livres/Kabat-Zinn-Au-coeur-de-la-tourmente-la-pleine-conscience-MB/28889.

L’acceptation n’est d’ailleurs pas toujours bien perçue. Posons d’emblée qu’il ne s’agit pas du tout d’une attitude passive de soumission ou de résignation. C’est, au contraire, un fondement de la pratique qui permet une attitude dynamique mais en lien avec la conscience et dans le respect de nos valeurs.

En effet, au lieu de considérer les choses comme nous voudriions qu’elles soient et de les forcer à être autres qu’elles ne sont, il s’agit de considérer le réel tel qu’il se présente et puis de l’accepter tel qu’il est afin d’adopter une attitude vraiment appropriée à chaque situation et de poser un acte juste.

L’acceptation est ainsi une étape importante qui va de pair avec la compréhension de la nature profonde de la Vie qui est comme un fleuve en perpétuel changement. C’est également un pas décisif vers davantage d’équanimité pour sortir des réactions automatiques souvent disproportionnées et trouver des réponses ajustées aux circonstances.

Ce fondement est particulièrement difficile à accueillir dans l’enseignement. Le professeur est plutôt dans une attitude volontaire et déterminée afin d’accomplir son devoir et d’exercer sa fonction avec une grande conscience professionnelle. Pourtant, au quotidien, les professeurs peuvent se sentir lestés d’un poids émotionnel excessif après un cours. Et la sensation peut durer assez longtemps le soir ou même le week-end. Globalement, les ressentis négatifs sont fréquents au quotidien et peuvent gâcher la vie voire porter atteinte à la santé et de l’équilibre personnel. Les situations sont bien connues qui engendrent spontanément de la déception, de l’énervement voire de la colère : un ordinateur ou un vidéoprojecteur en panne, une connexion internet défaillante, un travail qui n’est pas fait, un travail qui n’est pas rendu à la date prévue, une attitude en classe qui est désinvolte voire franchement inappropriée, un refus de sortir ses affaires, de jeter son chewing-gum, de noter le cours, de répondre à des questions…

Il convient tout d’abord de se libérer de tout sentiment de culpabilité ou de honte à l’égard de nos ressentis conformément à l’attitude du non-jugement. En effet, les connaissances sur le fonctionnement cérébral indiquent bien que le cerveau humain est particulièrement efficace pour résoudre les problèmes et même pour les anticiper. Il n’y a donc pas lieu de s’en vouloir. Mais il s’agit de reconnaître que la résistance ou la colère voire les emportements et autres crises de rage ne contribuent généralement pas à vivre mieux des circonstances difficiles et adverses. Honnêtement, on peut même reconnaître qu’on perd en discernement, en efficacité voire en crédibilité. Comme le dit Christophe André, il est en revanche prouvé qu’accepter et dire « oui » à ce qui est diminue notre stress aussi bien psychologique que physiologique. Mais dire « oui » à ce qui est, ce n’est pas approuvé ni dire « c’est bien ». Ce n’est pas de la méthode Coué. Pour Christophe André « dire oui », c’est dire « voilà ce qui est », comme on dirait « ok, je note » ou « ok j’en prends acte ».

Par ailleurs, depuis l’Antiquité les philosophes stoïciens comme l’empereur Marc-Aurèle (in Pensées pour moi-même, 160-180 ap JC, apogée de l’empire romain) proposent des exercices philosophiques pour parvenir à être avec ce qui est présent, ce qui nous est donné à vivre sans désespérer ni prendre les choses personnellement puisque tout finit par changer.

En particulier, la notion de responsabilité est éclairée par Marc-Aurèle. Ce dernier invite en effet à déterminer ce qui relève de sa responsabilité et ce qui n’en relève pas afin de parvenir à une meilleure stabilité et à une plus grande tranquillité intérieure :

« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé

et le courage de changer ce qui peut l’être

mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre ».

Reconnaître que le réel est ce qu’il est, permet de concentrer sur ce qui dépend réellement de nous et donc de nous sentir moins stressés concernant le reste. Nous pouvons en espérer une meilleure efficacité personnelle et professionnelle, un ajustement plus précis des réponses aux situations diverses qui nous sont données à vivre et globalement une plus grande sérénité dans l’existence.

Cette recherche de l’équanimité, à savoir d’une certaine égalité d’humeur et d’un plus grand flegme est assez ambitieuse. Parvenir au détachement et à la sérénité à l’égard de toute sensation ou évocation, agréable ou désagréable, est sans doute l’apanage des philosophes ou des sages. Modestement, grâce à la pratique de la méditation de pleine conscience on observe toutefois un mieux-être et une plus grande liberté intérieure. La posture dite de la montagne proposée par le yoga ou simplement l’image de la montagne permettent enfin de s’enraciner davantage et de se stabiliser par une plus grande acceptation de soi, de ses ressentis ou des circonstances passées ou présentes.

Remerciements à Camille NAVARRE

Vidéo Jon Kabat-Zinn : https://www.youtube.com/watch?v=7VzdagQezl8 pour se libérer de la souffrance

L’acceptation par Christophe André https://www.youtube.com/watch?v=674kBhIFDnQ

Entrainons-nous à cette pratique méditative de l’acceptation et en faire une des ressources dans vie notre personnelle, relationnelle, professionnelle.

Commençons par revenir à la météo et à l’image de la pluie fournie en illustration.

Il pleut et le mental se déclenche et se met à turbiner  :

 « j’aime pas la pluie, j’aurais voulu qu’il ne pleuve pas, mes journées seraient plus belles s’il ne pleuvait pas, ma journée est foutue, il pleut toujours, tous les jours c’est comme ça, pourquoi il pleut, je veux qu’il fasse beau, et gna gna gna … »

Le mental se déclenche automatiquement et infiniment au moindre petit désagrément.

Il y a des situations bien classiques pour observer cela : rater le bus, avoir un bourrage dans l’imprimante, cette impression qu’on est toujours dans la file d’attente la plus longue et la plus lente et que bien sûr que la tartine tombe toujours du mauvais côté mais rien que pour nous.

Et puis il y a sur cette illustration le dessin du nuage et de la pluie sous-titré il pleut et le mental indique « il pleut » en parfaite adéquation.

« oui ! il pleut,

il pleut, oui !

c’est juste : il pleut

il pleut et, tien, je le note,

ok j’en prends acte

et peut-être qu’il n’y a rien à faire, qu’il n’y a rien à penser, rien à dire,

il pleut ou il fait chaud ou il y a du vent, c’est la même chose.

Et si vraiment une action est à poser se rappeler ce OUI : OUI il pleut je le note

et il est ensuite de ma responsabilité de faire avec

si c’est trop difficile de mettre de sortir sous la pluie, je peux décider de faire avec et de mettre des bottes en caoutchouc, un imperméable, un parapluie ou d’adapter mon programme et de ne pas sortir

Évidemment, c’est exigeant comme pratique et ce n’est pas tellement spontané

C’est pourquoi nous tournons notre regard vers l’intérieur et nous nous exerçons à l’acceptation dans le cadre de la pratique méditative.

Nous pratiquons dans une grande humilité : nous ne prétendons qu’au bout de 20 mn nous parviendrons à une acceptation pleine et entière et nous sentirons totalement tranquille et sereine.

Nous ne commençons pas nos entrainements au milieu des grandes difficultés ni des grandes douleurs de la vie ni des grands drames de l’existence. Il faudrait être un grand sage et un grand méditant pour parvenir à une acceptation paisible et tranquille des souffrances qui sont liées à la séparation, de la souffrance liée à la maladie et de la souffrance liée à la mort.

Mais pour l’heure nous nous contentons juste de considérer tout cela comme un horizon, comme un idéal et nous revenons à cette pratique juste ici et juste maintenant

On peut commencer simplement par l’exercice de dire «  OUI aux tensions physiques »,

OUI à cette petite douleur,

OUI à cette contracture pour juste en prendre note, relever sa présence, en prendre acte,

oui la respiration est peut-être plus courte et plus difficile que la représentation que nous en avions quand nous imaginons que nous allons méditer.

Observer et faire avec la respiration exactement telle qu’elle est, juste ici, juste maintenant.

Dire OK ce n’est pas dire «  youpi »,

ce n’est pas un d’accord, j’approuve

c’est dire « aahh d’accord c’est comme ça », ah d’accord. Ah d’accord ? »

Nous prenons en compte le réel et espérons mieux comprendre ce qui se joue en nous, dans notre corps, dans notre souffle et dans nos émotions.

« Ah d’accord » , et puis je médite et je comprends mieux. Je me donne le temps de vraiment accueillir les émotions dans cette observation et cette intériorisation.

Naturellement j’entre aussi plus facilement en contact avec le mental, les pensées et dans une grande franchise, dans une grande clairvoyance, une plus grande lucidité aussi, j’accède à ces pensées générées automatiquement  

Comment faire avec ? Comment être avec ce qui est ? Si je demeure dans l’inconscience, dans l’agitation, dans l’activité permanente.

Au contraire nous pouvons nous réjouir d’avoir dédié ces minutes à la présence à nous-mêmes et à la découverte de ce qui est là pour nous, juste ici, juste maintenant,

Peut-être que accéder au réel c’est aussi entendre les oiseaux, les battements de notre cœur, le bercement de notre respiration.

Ah d’accord c’est comme ça quand je me retire du monde et que j’observe en moi et autour de moi ce qui se passe,

c’est juste ça et c’est ce qu’on appelle la méditation.

Paradoxalement, peut-être que j’ai plus accès à la réalité quand je m’en abstrais un tout petit peu,

oui peut-être que je comprends mieux ce qui se passe si je prends le temps de me retirer un tout petit peu à l’écart du monde.

ah d’accord, je prends note, je prends acte, et je m’ajuste et si je dois prendre une décision ou poser un acte, je pourrais le faire avec d’avantage de stabilité, d’assurance, d’équanimité.

Accepter que méditer ce soit à la fois tout ceci et rien que ceci, rien que cela.

Oui c’est juste se retirer en soi à l’écart du monde et observer le réel exactement comme il est, nos ressentis exactement tels qu’ils sont.

Oui je me sens fatiguée, je me sens éreintée, oui je suis énervée, oui je suis contrariée, oui je suis triste, oui je suis fou de rage, oui je suis tranquille, oui je suis content, oui je suis drôlement content, en tout cas oui je suis présent.

Présent à ce qui se passe en moi et autour de moi dans une grande disponibilité, je dégage un espace pour accueillir et depuis lequel je me prépare à dire OK, ok je le note, ok il pleut, ok il fait beau, ok tout ne dépend pas de moi, ok je me concentre sur ce qui est du ressort, de ma responsabilité, ok des fois je vais faire des erreurs, ok des fois je me déçois, ok on va faire avec, on apprendra, on s’entrainera, on progressera.

On progressera à partir du réel exactement tel qu’il est, on progressera surtout si on s’est entraîner à dire OUI, à dire ok, à dire ah d’accord.

Découvrir comment l'acceptation du réel permet de mieux vivre ce qui se présente à nous dans l'instant
Découvrir comment l’acceptation du réel permet de mieux vivre ce qui se présente à nous dans l’instant

L’acceptation du réel tel qu’il est : découvrir comment dire « oui » à ce qui est pour mieux vivre et gagner en sérénité et en efficacité