« FAIRE LA PAIX AVEC LE SOMMEIL » : méditer pour améliorer le sommeil
De nombreuses publications ont permis de bien connaître et de mieux comprendre les mécanismes du sommeil. On trouvera facilement la liste des activités qui rendent l’endormissement plus facile et plus rapide. On peut citer, bien sûr, faire du sport à certaines heures, écouter de la musique, pratiquer la relaxation, lire un livre, observer des rituels, respecter des horaires, disposer des huiles essentielles, boire des tisanes et prendre de la mélatonine…. Tous ces conseils sont pertinents, utiles et efficaces.
Ce dont je peux témoigner ici après 10 années de pratique : ce sont les bienfaits de la méditation sur le sommeil. J’ai pu constater que c’était l’effet le plus notable et le plus appréciable de la méditation de pleine présence. Méditer m’a permis de mieux dormir, de m’endormir plus rapidement et de ne quasiment plus souffrir d’insomnies. Comme j’ai un tempérament neuro-tonique et anxieux, d’aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours eu du mal à m’endormir ailleurs que dans mon lit. J’avais du mal à dormir quand je me sentais contrariée ou trop joyeuse ou surmenée. Le pire c’était bien sûr, la veille des examens ou la veille de partir en voyage ou la veille des grands évènements de vie. Je peux dire que j’ai parfois connu des nuits sans sommeil. Ce sont des nuits tout à fait épouvantables. Non seulement je connais les affres de l’insomnie, mais je les ai longtemps redoutées.
Désormais après des années de pratique de la méditation de pleine présence, je m’endors beaucoup plus facilement et je me rendors aussi plus facilement. Je dors bien et je dors à peu près n’importe où. Je n’ai pratiquement plus d’épisodes d’insomnie. Et quand j’ai des soucis et des contrariétés comme tout le monde, s’il m’arrive d’avoir le sommeil troublé, c’est beaucoup plus vivable et beaucoup moins redoutable.
Je partage donc ici, pour commencer, ici le mantra que j’utilise à la suite de Jon KABAT-ZINN car il est très puissant :
« soit je dors, soit je médite »
Que faut-il comprendre ? Pourquoi est-ce que ça fonctionne au fond ?
Il y a, tout d’abord et à vrai dire, une grande proximité entre l’état méditatif et l’état qui précède immédiatement l’endormissement.
De plus, il est bien connu et facilement vérifiable, que la méditation repose peut-être autant que le sommeil et tout de même compense un peu le fait de ne pas dormir.
En tout cas, en m’entraînant régulièrement à la pleine présence, je me sens entraînée et mieux préparée au sommeil.
On ne choisit pas toujours ce qu’il nous arrive de vivre en journée ni l’impact que cela aura sur notre sensibilité et notre mental. Néanmoins, en essayant de passer des journées aussi bonnes que possible, nous commençons à prendre nos responsabilités. Et, de la même manière, nous choisissons de méditer et ainsi nous exerçons notre responsabilité. Nous prenons l’habitude de nous arrêter… régulièrement… de nous retirer au calme …et d’entrainer notre esprit.
Nous pratiquons cette observation fine et sans jugement de nos ressentis corporels, émotionnels et psychiques. Et surtout, nous nous entraînons à distinguer nos pensées, nos émotions et nos douleurs physiques. L’observation se fait depuis l’espace de la conscience. Cet espace est vaste, imperturbable et inaltérable. Cet état méditatif est le résultat d’un entraînement régulier à la pratique de la pleine présence attentive. Nous parvenons à dégager un espace intérieur tranquille et serein quelles que soient les circonstances. Rejoindre facilement cet espace de paix et de calme intérieurs, c’est le meilleur entraînement que j’ai trouvé pour le sommeil.
Enfin, les études neurologiques expliquent bien la plasticité neuronale et encouragent la régularité des pratiques pour créer de nouveaux automatismes de pensée et d’action. La pratique régulière de la pleine présence active cette plasticité neuronale. De la même manière, nous cultivons dans les entraînements méditatifs, des attitudes, qui en retour développent des qualités et sont favorables à un meilleur endormissement et à un meilleur sommeil. C’est ainsi que nous faisons la paix avec le sommeil.
Laissons résonner en nous cette formule : « faire la paix avec le sommeil. »
Que signifie : « faire la paix avec le sommeil » ? Comment « faire la paix avec le sommeil» ?
Nous ne cherchons pas ici le sommeil. Nous ne prétendons même pas trouver le sommeil. Mais nous reprenons notre responsabilité vis-à-vis du sommeil.
Christophe ANDRE indique tout à fait justement que l’insomnie ne dépend pas de moi. En revanche, puisque certaines pratiques sont connues pour aggraver l’insomnie ou au contraire minorer l’insomnie. Il me revient de les connaître, de les activer et de les pratiquer régulièrement.
Nous pouvons ainsi activer les attitudes favorables à la pratique de la pleine présence telles qu’elles sont présentées dans les courant de la méditation de pleine présence.
Lorsque nous nous apprêtons à méditer, nous sommes invités à cultiver l’esprit du débutant et à conserver un regard neuf. Or, c’est ce qui est difficile quand on est insomniaque. Cela demande un certain entraînement pour parvenir à considérer chaque nuit comme toute nouvelle et comme si c’était la première nuit. C’est délicat mais il faudrait essayer d’effacer l’historique des insomnies ainsi que le ressentiment à l’égard de ce sommeil qui a tardé à venir ou qui n’est pas venu du tout précédemment.
Lorsque nous méditons nous sommes aussi invités à pratiquer le non-jugement et à suspendre toute forme de jugement. C’est une attitude tout à fait propice aux phases d’endormissement : s’endormir c’est n’avoir plus rien à prouver, rien à réussir, rien à rater. Vérifions que nous ne sommes pas en train de nous juger nous-mêmes en train de nous endormir. Il n’y a aucune une sorte de performance liée à la rapidité de l’endormissement. Il faudrait se libérer de cette forme de perfectionnisme ou à cette manifestation d’anxiété qui sont liées au fait de dormir vite ou de s’endormir rapidement.
Tout au contraire, il faudrait activer cette ressource qu’est la patience. La patience est nécessaire à la pratique de la méditation tout comme aux phases d’endormissement. S’endormir ça prend du temps pour plein de bonnes raisons : le corps, les émotions, les pensées ont besoin de temps pour se déposer et s’apaiser. Il faut un certain temps pour laisser passer les traces de la journée, les laisser s’éloigner progressivement puis s’estomper vraiment.
Parfois, pour dormir, il nous faudra trouver la capacité d’accepter, tout comme en méditation. Il conviendra d’accepter certains états émotionnels, physiques et psychiques. Ils avaient pu, au fil de la journée, restés en arrière-plan ou en toile de fond. Mais au moment de l’endormissement, ces états sont comme projetés sur le devant de la scène, comme mis en pleine lumière, et en tout cas ils sont ressentis très vivement. Alors, comme en méditation, nous pouvons essayer de dire « OK » : « Ok les états émotionnels, je note que vous êtes là, juste ici, juste maintenant ». Sans rien modifier, sans rien vouloir autrement, sans vouloir que ce qui est ne soit pas.
Méditer suppose aussi une attitude qu’on appelle le non-effort exactement comme l’endormissement et le sommeil le supposent. Il s’agit de ne plus saisir les évènements, de passer dans le mode du « non-agir », du « laisser être ». Comment dormir ou s’endormir serait compatible avec le fait de « faire effort » ? Rappelons-nous que dormir est une fonction naturelle tout comme respirer. « Laisser faire », « laisser agir », naturellement et sans effort.
Le moment de l’endormissement, comme la méditation, c’est aussi le moment de renouer avec le sentiment de la confiance. Nous éprouvons la sécurité intérieure. Nous ressentons cette tranquille détermination ou ce doux encouragement et l’on peut se dire à soi-même comme on bercerait un enfant : « on finit toujours pas dormir », « on finit toujours par redormir », « on finit toujours par se rendormir », « on finira bien par dormir ».
Comme pour la méditation, le sommeil et l’endormissement supposent un certain lâcher-prise. Depuis cet espace de calme intérieur, il n’y a plus rien à chercher, plus rien à obtenir. Méditer ou s’endormir, c’est ne rien changer, ne rien forcer mais accompagner, être présent et totalement détaché du résultat. C’est se mettre dans les meilleures conditions possibles pour juste accueillir le sommeil et simplement lâcher-prise. Nous n’y sommes pour personne. Nous nous extrayons de l’agitation et du bruit du monde exactement comme en méditation. Nous renonçons, pour un certain nombre de minutes et d’heures, à notre présence au monde. C’est sans danger. Nous n’allons rien manquer et nous ne manquerons à personne car, au fond et en toute humilité, nous ne sommes pas si indispensables. Inversement, nous pouvons nous passer du monde et des autres pendant quelques minutes ou quelques heures.
Seuls avec nous-mêmes nous demeurons en paix. Seuls au fond de nous-mêmes, totalement apaisés et tranquilles, nous nous laissons nous reposer. Nous nous laissons envahir par le relâchement, par la détente et peut-être par l’endormissement. Dans un complet lâcher prise : nous sommes en paix … profondément … de tout notre être… et en paix avec le sommeil qu’il vienne… ou qu’il ne vienne pas … qu’il vienne vite ou qu’il vienne lentement.
Grâce à la méditation, nous sommes en paix avec le sommeil.
MEDITATION ET SOMMEIL :
Pourquoi et comment la méditation de pleine présence améliore-t-elle le sommeil ?
Comment faire la paix avec le sommeil ?

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