Méditer pour se poser les « bonnes questions », les questions pertinentes qui nous font aller bien et être un meilleur humain.

Méditer pour se poser les bonnes questions, les questions qui font du bien.
Je suis parfois étonnée de voir mes élèves ignorer ou zapper les questions auxquelles le cours est censé répondre : ils ne les lisent pas, ils ne les voient même pas, alors que, comme tous les humains, spontanément, ils se posent beaucoup de questions.
De ma propre expérience, tout est un source de questions. Et je me reconnais tout à fait dans la chanson de Aldebert intitulée « Les questions ». Car, non seulement, je peux saouler les autres avec mes questions mais parfois moi-même je me sens lasse de ce questionnement infini ! … et je m’interroge bien sûr … !!!.
La chanson de Aldebert se détermine ainsi « qu’est-ce que c’est une question ? ». Et une internaute a répondu : « c’est une phrase dont la réponse permet d’apprendre quelque chose de nouveau »,
… « une phrase dans la réponse permet d’apprendre quelque chose de nouveau » …. Et soudain tout s’explique. Si on aime apprendre, on aime se poser des questions, et, si on croit qu’on peut apprendre à l’infini, voire si on fantasme de tout savoir, alors on se pose des questions à l’infini. La culture occidentale, le savoir et la science, ce sont des questions.
A Athènes, au Vème siècle, Socrate, déjà, pratiquait l’art d’accoucher les esprits : c’était l’art de poser des questions à l’interlocuteur pour qu’il réfléchisse , c’est la maïeutique. Avec la Renaissance, au XVI ème siècle, la découverte de l’Amérique, la redécouverte des savoirs antiques, la réforme protestante, de nouveaux outils imprimés, la science moderne a pris appui sur de nouvelles questions pour se développer et un peu, après avec Descartes, on voit bien que se poser des questions est un besoin humain fondamental fondamental.
Descartes c’est cogito ergo sum, je pense donc je suis. Et, en fait, pour Descartes, penser c’est se poser des questions. Penser, c’est rencontrer la vie réelle en mouvement dans sa fluidité. Ca n’est pas du tout rester figé et immobile, inerte et passif ni indifférent à ce qui se passe.
Dans sa chanson, La grande question, Linda Lemay considère que la vie-même par ce qu’elle a d’énigmatique , incongru et incompréhensible est une question en soi. Et, avec elle, nous aussi, nous avons envie de questionner l’intolérable.
C’est parfois difficile d’entendre « ne te pose pas trop de questions » ou encore « vaut mieux pas se poser trop de questions. » En effet, nous pouvons redouter la simplification, la pensée linéaire et caricaturale. Car on sait bien que l’absence de questions mène politiquement et assez sûrement à la dictature, voire au totalitarisme. Mais d’un autre côté, il y a peut-être bien un risque à se poser trop de questions.
Notamment pour les personnes dotées d’une sur-efficience mentale et qui ont le cerveau naturellement en ébullition permanente. On peut se perdre dans un labyrinthe de questions, on peut n’en rester qu’aux questions et ne même plus vouloir passer à l’action. On parle d’inhibition d’actions. Et pour finir, on peut se sentir terriblement angoissé et envahi par des troubles psycho-émotionnels. C’est intéressant car savoir se poser une dose nécessaire et suffisante de questions est un enjeu majeur.
Heureusement nous pouvons méditer. Face à un inconfort généré par un excès de questions, méditer permet de faire une pause dans le mode questions. On peut ainsi limiter l’angoisse excessive : le mode méditatif est le mode observateur. C’est le mode qui, sans rien modifier, ni juger, ni critiquer le questionneur en nous, permet de l’observer pour mieux le connaître et mieux le comprendre. Le mode observation permet de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises questions. C’est important pour nous de trouver les bonnes réponses. Si la question n’est pas juste ou si elle est mal posée, c’est bien connu, on n’apprendra rien de bon, de juste, d’utile. Ce qui est précieux dans la méditation, c’est de dégager ce temps et cet espace d’accueil. Ce qui est précieux dans la méditation c’est de parvenir à l’observation de ce qui se passe en soi d’abord, et en lien, avec les autres et le monde.
C’est assez instructif de se mettre à l’écoute du générateur intérieur de questions. On a l’impression que la méditation permet d’avoir accès à ce qui anime notre inconscient, à ce qui alimente et qui nourrit peut-être aussi nos inquiétudes, voire nos angoisses existentielles.
Méditer c’est s’arrêter, s’immobiliser, fermer les yeux et plus particulièrement se montrer attentif, se montrer plus attentif aux questions en nous, relever les questions que l’on se pose, essayer de percevoir et de noter les questions qui nous occupent. Méditer c’est avoir accès à cette zone de notre inconscient qui demeure capable de douter, de se questionner, de se remettre en cause. La méditation permet aussi de jauger, d’estimer et d’évaluer à la fois la quantité des questions mais aussi la qualité des questions qui émergent aux confins de la conscience et de l’inconscience.
Dans ces temps de méditations nous observons plus finement et plus objectivement si la qualité des questions qui nous animent est raisonnable et si elle ne compromet pas ni n’altère pas notre sante, notre joie de vivre, nos relations, notre travail. Et, en dépit de toutes les questions que l’on se pose, on peut conserver une certaine liberté de penser, de travailler, d’aimer, c’est-à-dire une bonne santé. Enfin, la méditation peut agir comme un tamis pour filtrer, trier, décanter le contenu de nos questions dont la génération presque automatique ne garantit pas la qualité.
Méditer, c’est s’exercer. On peut s’exercer avec une question qu’on aurait repérée comme fréquente voire récurrente ou insistante. On procède alors comment n’importe quelle pensée : ni on ne l’alimente, ni on ne la repousse, on l’examine, on la laisse raisonner en nous, se déployer totalement avec éventuellement des implications, des ramifications, des complexités dans la question. Ainsi on scanne notre question. Est-ce que c’est une question pertinente ici et maintenant ? Les critères de pertinence sont par exemple : est-ce que c’est agréable de se poser cette question ? Est-ce que c’est utile ? Est ce que c’est constructif pour moi, pour les autres, pour le monde ? Est-ce que cette question fait progresser, fait avancer ? Comme on disait les années 1970 : « est-ce que ça fait avancer le schmilblick ?
En méditation, on se pose davantage la question de savoir, juste ici, juste maintenant : qu’ est-ce que je ressens ? Quelle est mon énergie ? Quels sont mes sentiments et mes émotions ?
Peut-être que certaines questions doivent se poser depuis le fond du cœur.
La méditation offre la possibilité d’observer les pensées qui nous animent et donc les questions qui nous agitent.
La médication permet de reconnecter les ressentis corporels, l’énergie émotionnelle, la conscience, le fond du cœur, le fond de soi-même et permet de sélectionner les bonnes questions. Il s’agit de se concentrer, de se focaliser sur ces questions qui font du bien afin d’orienter plus pertinemment nos réponses.
Est-ce qu’on se pose trop de questions ? Isabelle Taubes Publié le 27/07/2019 à 17:24 Modifié le 01/03/2021 à 11:54
Crédit photo : iStock
C’est notre activité préférée. L’enfant, dès qu’il est en âge de parler, s’interroge. Les philosophes y consacrent toute leur énergie. Les anxieux aussi. Se faire des nœuds au cerveau n’est pourtant pas toujours bien perçu. Et si nous renoncions à nos préjugés ?
Pourquoi le ciel est-il bleu ? Pourquoi est-ce que je dois aller me coucher avant ma sœur ? Pourquoi les poissons rouges meurent-ils ? Dès l’âge de 3 ou 4 ans, nous commençons à nous interroger sur le monde, mais aussi sur la vie, la mort, le bien, le mal. Nous nous étonnons de ce que nous voyons et ressentons. Nous nous en inquiétons, parfois. L’enfant est un philosophe en herbe, et tout penseur a su conserver la capacité d’étonnement de ses premières années.
Les philosophes de l’Antiquité tels Socrate et Platon estimaient que le cheminement vers la connaissance passait par l’art de poser les bonnes questions. Le premier avait inventé une méthode pour y parvenir, la maïeutique (du nom de Maïa, divinité romaine de la fertilité). Il croyait d’ailleurs qu’un questionnement efficace pouvait amener quelqu’un à accoucher de vérités philosophiques ou mathématiques qui ne lui avaient jamais été inculquées, car l’âme, immortelle, connaît toutes les réponses. Le monde antique appréciait le travail intérieur, l’effort intellectuel. Avec la conversion de l’empereur Constantin au christianisme au IVe siècle, nous assistons à un renversement de perspective. L’Occident devient progressivement un champ de bataille où les dogmes, la foi tentent de soumettre la raison, cette rebelle trop curieuse.
La curiosité, un vilain péché
L’un des plus célèbres épisodes de cette guerre fut probablement la lutte acharnée que mena l’abbé Bernard de Clairvaux (1090-1153) contre le philosophe Abélard (1079-1142), connu pour sa pensée trop libre. L’homme ne doit pas s’efforcer de trouver d’explications rationnelles aux choses de la nature quand elles contredisent les dogmes, tonnait en substance saint Bernard. Quand le doute nous assaille, nous devons faire pénitence, nous mortifier et surtout nous taire. En conséquence, Abélard fut excommunié et, pendant des siècles, des millions de chrétiens trop curieux et des milliers de savants ou de penseurs trop audacieux furent emprisonnés ou condamnés à mort.
Même si nous vivons désormais dans une société laïque, se poser trop de questions reste mal vu. Le « mental » est perçu comme l’ennemi de la sérénité. Ceux qui se plaisent à « se triturer les neurones » sont raillés, supposés être en dehors de la vraie vie. Et pas seulement chez nous. Pour dresser l’esprit des intellectuels chinois, le président Mao envoya des milliers de professeurs et de chercheurs cultiver les champs, afin de leur remettre les idées en place…
Le raisonnement, une source de progrès
Or, des raisonnements aux limites de l’absurde, voire de la folie, ont souvent abouti à des progrès essentiels. Prenons Descartes, qui, contrairement aux idées reçues, était loin de pratiquer un rationalisme barbant. Dans le Discours de la méthode (1637), puis dans les Méditations métaphysiques (1641), il entreprend de douter de tout, y compris de sa propre existence. Mieux, il émet l’hypothèse qu’un malin génie le trompe, comme le diable avait tenté d’égarer Jésus dans le désert. « Mes yeux, mes sens me font-ils accéder à la vérité ? Et s’ils étaient source d’illusion ? Qu’est-ce qui m’assure que je suis réveillé, et pas en train de rêver ? » Puis c’est l’illumination : « Je pense, donc je suis. » C’est ainsi que Descartes donnera naissance au « je », à l’ego moderne, premier pas vers la construction de l’idée d’individu singulier. Pensons également à Leibniz qui, dans ses Principes de la nature et de la grâce (1714), s’interroge : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Pourquoi pas le néant ? Cette question, à laquelle il est impossible de répondre, sert encore d’aiguillon à la philosophie contemporaine. Elle a inspiré des grands penseurs tels que Heidegger ou Sartre. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement », posait Nicolas Boileau (1636-1711). Lorsque, dans un débat, une discussion, nous avons la sensation que les participants se posent trop de questions, c’est souvent qu’ils ne se posent pas les bonnes, par manque de connaissance du problème. Ils tournent en rond, accumulent les fautes de raisonnement. À l’heure des réseaux sociaux, chacun se croit en effet autorisé à imaginer qu’il en sait autant, voire plus, que des experts qui réfléchissent sur un thème depuis des décennies. 1 et 2. Flammarion, “GF”. 3. PUF.
La rumination, une maladie contemporaine
Selon de nombreux auteurs – coachs, psychiatres, neuroscientifiques –, les ruminations obsessionnelles sont la pathologie actuelle numéro un. Bombardés d’informations, sollicités par les écrans, nous sommes devenus – paraît-il – incapables de ralentir le cours de nos pensées, d’appuyer sur pause, de faire le vide. Dans son essai devenu un best-seller, Je pense trop 4 , Christel Petitcollin, praticienne en développement personnel, évoque les « surefficients mentaux », des anxieux dont le cerveau est toujours bouillonnant. Hypersensibles, ils sont touchés par chaque menu fait du quotidien. Jeter ou non un vieux pull (ou un blouson troué, un manteau mité) prend des allures de dilemme cornélien. Rien de productif à cela, bien sûr. Car si l’angoisse féconde l’esprit des philosophes, des romanciers, des poètes ou des musiciens, elle inhibe celui des gens ordinaires que nous sommes.
La pensée, un besoin humain fondamental
Faut-il pour autant harceler ceux qui ont l’habitude de couper les cheveux en quatre ? Si les humains n’étaient mus que par le gros bon sens, ils continueraient de penser que la Terre est plate et immobile. De plus, la détermination à ne pas se poser trop de questions, à faire simple, est parfois très suspecte. Ce peut être une posture renvoyant à cette méfiance multiséculaire vis-à-vis du « mental », des intellectuels qui pensent trop – « Je n’ai que mépris pour les gens compliqués qui se font des nœuds dans les cheveux. » Cette position peut également faire écho à une sorte de passion de l’ignorance, au refus d’être dérangé, bouleversé, à un manque de curiosité et d’imagination. Trop insistante, elle est parfois le signe d’un traumatisme, d’un secret de famille inavouable, qui pèse sur l’ensemble du savoir – la personne ne se questionne sur rien, de peur d’approcher de trop près cette zone interdite. Elle peut aussi émaner, inconsciemment, de la peur de dépasser des parents qui n’ont pu faire d’études.
D’ailleurs, comment décréter qu’une personne (ou soi-même) pense trop ? Seul l’inconfort qui résulte éventuellement de cette activité doit nous inciter (ou non) à chercher davantage de repos. Se poser des questions existentielles est naturel. Penser fait partie des besoins humains, presque autant que boire et manger. L’homme est une chose qui pense, nous dit Descartes. Alors, bien sûr, se poser des questions abstraites sur le sens de l’existence, sur la vie, la mort ne détend pas forcément, en tout cas moins qu’une bonne séance de cinéma ou une partie de tennis. À quoi tout cela peut-il bien servir ? À rien peut-être ! Mais, pourquoi faudrait-il que cela serve ? La pensée n’est pas une fourchette, ni un ordinateur, ni une voiture, un objet assigné à une tâche précise. Elle est en nous, voilà tout.
> Je ne m’en pose pas. C’est peut-être le signe d’un traumatisme inavouable : la personne ne se questionne sur rien, de peur d’approcher de trop près la zone interdite.
> Je m’en pose trop. C’est souvent dû à un excès d’angoisse : chaque détail de la vie prend alors des allures de dilemme cornélien.
> Je pense, donc je suis. C’est le propre de l’humain : penser est un besoin inné aussi naturel que boire ou manger.
dis moi que l’amour ne s’arrête pas
Aldebert Questions
linda lemay la grande question
PAroles de la chanson Dis-moi que l’amour ne s’arrête pas
Parle-moi des simples choses
Emmène-moi à l’opéra
Offre-moi des roses et des camélias
Parle-moi des jolies choses
Des cahiers du cinéma
Et des questions qu’on se pose dès les premiers pas
Parle-moi des mirabelles
Et d’un violon sur le toit
Donne-moi des ailes et du chocolat
Parle-moi du bleu du ciel
Dans un restaurant chinois
Offre-moi du miel du bout de tes doigts
Parle-moi de tes silences
Avec ta bouche et tes bras
Entre dans la danse et danse avec moi
Parle-moi de ces distances
Qui ne nous séparent pas
Dis-moi que l’amour ne s’arrête pas
Parle-moi des simples choses
Emmène-moi à l’opéra
Offre-moi des roses et des camélias
Parle-moi des jolies choses
Des cahiers du cinéma
Dis-moi que l’amour ne s’arrête pas
{x7, ad lib}
Dis-moi Que L’amour…
Lyrics By, Music By – Marc Lavoine
Music By – Jean-François Berger
Vocals [Avec la participation de] – Bambou
2003
Aldebert
Questions
Paroles
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
Par pitié, je t’en prie, sois cool
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
S’il te plaît, mon chéri, tu nous saoules
Est-ce que les chevaux baillent ?
Que fait le père Noël le reste de l’année ?
Il va où Spider Man en vacances ?
Est-ce que les poissons peuvent bronzer ?
L’infini ça va jusqu’où ?
Et pourquoi papi il est vieux ?
Comment font les pingouins pour se moucher ?
Est-ce que les schtroumpfs font pipi tout bleu ?
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
Par pitié, je t’en prie, sois cool
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
S’il te plaît, mon chéri, tu nous saoules
C’est quoi le temps qui passe ?
Pourquoi si je baille, tu bailles aussi ?
Qui fait tous ces trous dans l’fromage ?
Quand on est mort, c’est pour la vie ?
Que fait la p’tit souris de toutes nos dents ?
Pourquoi les îles sont au bord de la mer ?
Une poule constipée fait elle des œufs durs ?
C’est grand comment l’univers ?
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
Par pitié, je t’en prie, sois cool
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
S’il te plaît, mon chéri, tu nous saoules
Ta maman se charge des Comment, des Pourquoi
Les Où et les Quand sont pour ton papa
Ecoute moi pour la dernière fois
Y’a plein de choses mon p’tit gars qu’on sait pas, c’est comme ça
Est-ce que les huîtres, elles ronflent ?
Pourquoi Superman met son slip sur son pantalon ?
Pourquoi la colle, ça colle ?
Pourquoi les carrés : c’est pas rond ?
Pourquoi les biscuits durs deviennent mous
Et les biscuits mous deviennent durs ?
On est où avant de naître ?
C’est quand qu’on arrive ? Qui c’est qui a inventé la pluie ?
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
Par pitié, je t’en prie, sois cool
Arrête avec tes questions, on n’en peut plus
S’il te plaît, mon chéri, tu nous saoules, tu nous saoules, tu nous saoules, tu nous saoules, tu nous saoules….
Source : LyricFind
Paroliers : Cedric Desmaziere / Christophe Albert Darlot / Guillaume Aldebert / Jean-Cyril Masson
Paroles de Les Questions © Warner Chappell Music France
Paroles
LA GRANDE QUESTION
La vie est une question
Dans une langue étrangère
On cherche la traduction
On trouve pas le dictionnaire
On s’prend des religions
Pour s’aider à dormir
On manque de conviction
On s’tue à réfléchir
Et on fredonne des psaumes
Et on s’écoute les geindre
Et on a mal aux paumes
Qu’on n’finit plus d’se joindre
La vie est une question
Qui ressemble à pourquoi
Mais en beaucoup plus long
Est-ce une question de foi?
La vie est une question
La seule de l’examen
Et on se sent tous cons
De n’y comprendre rien
Peu importe le crayon
On écrit des bêtises
On n’aura pas tout bon
Fallait pas qu’on s’divise
La vie est un problème
Qui n’a comme solution
Que le problème lui-même
Et que l’acceptation
La vie est un défi
Qui ressemble à un rêve
Et la vie s’évanouit
Sitôt qu’on la relève
La vie est une question
Plutôt mal formulée
Tant pis pour c’qu’on répond
On s’est déjà trompé
On s’dit : Faisons d’notre mieux
C’est tout c’que l’on peut faire
Alors on devient deux
Alors on forme une paire
Puis on est amoureux
Et puis on en est fier
Et puis on devient vieux
Et puis soudain on s’perd
Et puis on devient seul
Et puis c’est là qu’l’enfer
On s’le prend en pleine gueule
C’est le monde à l’envers
On investit d’l’amour
Dans une passion parfaite
Et on finit l’cœur lourd
Dans une maison d’retraite
La vie est une question
Qu’y faut pas trop s’poser
On trouvera pas d’raison
À son absurdité
Elle sert à mesurer
Notre degré d’espoir
Elle nous défie d’briller
Malgré le grand brouillard
La vie est une question
Une question en suspens
C’est une aberration
Et faut la vivre pleinement
Faut qu’on m’éclaire le cœur
Que mon cerveau se taise
Et que j’me cueille des fleurs
Entre deux plants d’malaises
Qu’est-ce qui faut que j’comprenne
À cette matière-là?
Comment est-ce qu’on enseigne
Ce qu’on ne saisit pas?
J’aimerais pouvoir crier
Que j’ai la solution
Que j’ai si bien prié
Que j’ai changé d’vision
Que tout est une banale
Question de perception
Que rien n’est plus fatal
Que la désillusion
Mais je n’sais pas qui crée
Les avenirs trop longs
Des vieillards égarés
Dans de communs salons
Ces corps que l’on stationne
Comme des voitures en panne
Même plus foutues d’être bonnes
Pour des routes de campagne
J’sais pas non plus qui donne
Les avenirs absents
Aux toutes petites personnes
Qui partent les pieds devant
Peut-être que j’déraisonne
Mais je soupçonne le diable
Bien sûr que j’me questionne
Devant l’intolérable
J’ai les deux paumes qui suent
Tellement mes mains se frottent
Je sais pas si Jésus
Va m’donner une bonne note
Quand j’aurai bien vécu
Ce que l’destin m’complote
Quand je m’serai rendue
Au seuil de sa vieille porte
Y doit y avoir un but
À cette énigme idiote
J’veux pas mourir déçue
Mais j’veux pas vivre sotte
Je comprends pas c’qu’y a d’mal
À se d’mander pourquoi
Y a pas de bien sans mal
Y a pas de chaud sans froid
Puisque le match est nul
Depuis l’début des temps
Ça semble ridicule
De s’battre plus longtemps
Est-ce qu’on doit croire au ciel
Ou craindre le trou noir
Où vont les hirondelles
Qui n’ont plus de perchoirs
Quand elles ont mal aux ailes
Et qu’elles ne chantent plus
Qu’ont-elles d’éternel
Les créatures perdues
La vie est une question
Et la question m’obsède
Pourquoi la vivre à fond
Puisque tous les fonds cèdent
S’il faut trouver l’bonheur
Pourquoi subir le corps
N’est-ce pas à l’intérieur
Que l’on rayonne plus fort
Si l’âme est électrique
Et que c’est d’l’énergie
Le résidu cosmique
Qu’on lèguera aux amis
Qu’est-ce qu’on s’en vient nourrir
En devenant terrien
Que faudra-t-il ret’nir
Du pays des humains
Si c’est problématique
Pourquoi dote-t-on les hommes
D’une vulgaire toxique
Petite grappe de neurones?
Un emballage de peau
Ses pouvoirs, ses désirs
C’est comme un gros cadeau
Dont faut pas trop s’servir
La vie est un mystère
Que je n’éluciderai
Qu’une fois six pieds sous terre
Enfin à tes côtés
En attendant, je veille
Et je demande aux nuages
De libérer le soleil
Qui t’a pris en otage
Et quand le ciel se dégage
Que tombent des rayons
L’soleil a ton visage
L’univers a ton nom
Je sais que tu es là
C’est plus qu’une impression
Est-ce parce que j’ai la foi?
Voilà la grande question
Source : LyricFind
Paroliers : Lynda LEMAY
Paroles de La grand question © Raoul Breton Editions
Image par Gerd Altmann de Pixabay