LA NATURE

Méditer pour se reconnecter à la Nature en nous et autour de nous, ressentir ce lien d'énergie et de puissance qui nous rattache au monde et aux autres.

Méditer pour se reconnecter à la Nature en nous et autour de nous, ressentir ce lien d’énergie et de puissance qui nous rattache au monde et aux autres.

Méditer pour se reconnecter à la nature en nous et autour de nous.

Quand j’étais petite j’allais tous les quinze jours à la campagne rendre visite à mes arrière grands parents dans l’Allier. Peut-être que ma sensibilité à la nature vient aussi du temps et de la joie partagée avec mes grands-parents dans leur jardin – jardin d’où ils tiraient fruits et légumes -à ramener en ville pour en profiter entre deux visites.

Vivre en ville n’empêche pas du tout de porter attention à la nature, au rythme des saisons, ne serait-ce que dans les parcs et les jardins.

Mon amie Stéphanie qui marche dans la campagne bourguignonne le matin à l’aube et parfois avant même le lever du soleil m’adresse souvent de belles photos de ses chiens ou des chevreuils rencontrés au loin.

Le terme nature est étymologiquement vient du verbe nascor qui veut dire naître et le mot grec signifiant nature c’est phusis qui veut dire croître. La nature a plusieurs sens : c’est à la fois le monde animal, minéral, végétal qui se développe en dehors de toute action, de toute fabrication. C’est aussi la façon dont ces mondes évoluent, se développent et qu’on étudie en biologie, en physique ; on parlera aussi de la nature pour désigner l’essence même d’un être, ce qu’il est profondément. Souvent la nature évoque ce qui est donné, le cours de choses de la vie par opposition à ce qui est fabriqué et construit par les hommes. C’est pourquoi les grands philosophes de la nature ont été les épicuriens ou les stoïciens. Pour Sénèque la vie bonne doit prendre comme guide la nature. Pour lui cela revient au même de vivre heureux ou selon la nature. Cette façon de se conformer aux règles de la nature, à voir dans la nature la source du bien pour guider notre vie, on la retrouve chez Rousseau qui a montré que en s’éloignant de la nature l’Homme s’est perverti s’est perdu ; la nature est si importante et puissante, elle est tellement le cœur de tout que, au fond, Spinoza l’identifie et la confond à Dieu présent et se manifestant partout dans la nature. On retrouve ainsi les traditions anciennes de mère-nature comme source originaire de la vie force créatrice de la vie universelle, comme source de sagesse.

Bien sûr les penseurs de la modernité, de la raison, de la technique comme Descartes ont eu tendance à distinguer l’homme comme un être social et culturel exploitant, transformant par la technique la nature pour se développer par lui-même pour l’exploiter et s’en extraire en connaissant et utilisant les lois de la nature : les hommes pensaient être capables de domestiquer leur propre animalité et leurs propres besoins naturels. Par la médecine même l’homme a combattu la nature, combattant les maladies, les bactéries. Aujourd’hui on en vient à cette tendance de vouloir protéger la nature, on l’évoque souvent du fait de la crise climatique et du transhumanisme, on cherche à redéfinir notre rapport à la nature.

Pour nous en tenir à la psychologie nous notons une promenade dans la nature en forêt ou à la montagne, dans les champs ou au bord de la mer, ça nous fait du bien, ça restaure notre humeur, ça améliore notre attention. Il semblerait que ce soit même scientifiquement et objectivement mesurable. La fréquentation de la nature diminue l’effet du stress sur la santé, améliore ainsi l’immunité, réduit les risques de maladies cardiovasculaires de diabète sans parler des risques dépressifs. Sans mettre les villes à

la campagne comme on disait, revenons simplement à l’observation et à l’attention au monde minéral, végétal, animal qui est aussi notre réalité. Le nez sur mon smartphone je suis bien heureuse que ma fille benjamine me dise « regarde maman les deux coucous, je n’avais rarement vu les deux face à face » et puis elle continue « oh il y a des pivoines qui ont fleuri », « on croise même un papillon ». Ça me rappelle le confinement de 2020 d’un seul coup la nature reprenait ses droits en ville comme on voit très souvent fleurir dans le bitume ou dans les interstices des murs de petites fleurs. Au début du confinement une de mes plantes grasses avait fleuri pour la première fois et j’avais voulu y voir un encouragement à l’optimisme. Décider quand c’est possible de prêter attention, d’observer, de ressentir la présence de la nature, voir un écureuil ou un hérisson comme l’autre jour dans le parc, être attentif aux chants des oiseaux au printemps, au bourdonnement des abeilles en été, ou comme un enfant se réjouir quand le chat des voisins nous rend visite, savourer un rayon de soleil après l’orage qui filtre à travers les nuages, admirer les gouttes de pluie comme des perles sur les feuilles ressentir la présence des arbres et des fleurs autour de soi, même si ce ne sont que des plantes en pot

La nature se manifeste comme une énergie et une puissance qui à la fois nous inspire, nous effraie et peut-être nous ramène à notre juste place à notre juste proportion dans l’univers certainement infime. J’enregistre cette méditation et l’otage gronde, je peux entendre son écho, me ressourcer au son de la pluie, être attentive au son de la grêle. Quand l’énergie de la nature se manifeste, elle captive notre attention plus facilement comme une tempête de vent, du bruit dans les feuillages et bien sûr le bruit des vagues dans l’océan au moment du déferlement. Nous méditons cette présence à la nature comme nous avons médité la présence à la beauté pour ressentir en nous la puissance et la force de la nature, de la vie en nous sans attendre un petit peu malade, d’avoir mal quelque part pour prêter attention à la nature en nous, on peut ressentir cette belle nature du vivant tout spécialement dans les éclats de rire mais aussi dans les larmes quand les émotions nous dépassent et sans doute une manifestation de la nature en nous, nous essayons de sentir que ça respire en nous sans effort quand on est en bonne santé. Nous nous entraînons à ressentir les battements de notre cœur, à profiter de la fluidité du mouvement.

Méditer c’est aussi diminuer ce sentiment de séparation d’avec la nature. Le yoga traditionnel et la culture indienne pratiquent la méditation pour rétablir cette union, pour essayer de revenir et former un tout avec la nature. Le Prana,c’est l’énergie vitale qui relie tous les individus, tous les êtres vivants. Les Yoga Sutra de Patanjali invitent à cultiver, à préserver et à retrouver cet état de paix intérieure, cet état méditatif en se décollant, en se désidentifiant de l’égo, du mental pour se relier profondément à soi, pour se reconnecter à ce lien qui nous rattache au monde et aux autres, pour se reconnecter non seulement, avec notre véritable nature, mais aussi avec la nature autour de nous. Méditer pour nous sentir à la fois uni et partie prenante de la nature environnante. Ressentir au cœur de la méditation, l’énergie et la puissance de la nature qui sont infinies et éternelles et dont, pour quelques temps nous sommes les dépositaires même modestement, même d’un seul battement de cils, d’un simple soupir, d’un battement de cœur.

https://www.philomag.com/lexique/nature

Du latin natura, le « fait de la naissance », le « cours des choses »,  lui-même tiré de nascor, « naître », et du grec physis « croître ». Ce mot fortement polysémique désigne principalement soit l’ensemble des choses qui obéit à des lois (règne minéral, végétal, animal), soit le principe de production qui détermine le changement d’un être selon son type (objet de sciences adaptées : biologie pour les vivants, physique et chimie pour l’inanimé), soit l’essence même d’un être (on parle par exemple de « nature humaine »). Opposée à l’art (ou à l’artifice) et à la grâce (qui est surnaturelle), la nature est d’une manière générale ce qui est donné ou trouvé, et non pas construit. Elle est d’abord une extériorité radicale qui aime à se cacher. Sa puissance (au point que Spinoza l’identifie à Dieu et que les philosophes romantiques allemands la mettent au centre de leur pensée) en fait souvent une norme pour la conduite (c’est le cas chez les épicuriens, chez les stoïciens, chez Thomas d’Aquin, chez Rousseau). Cependant la science expérimentale apparue au XVIIe siècle et la révolution industrielle modifient cette interprétation de la nature : elle devient ce qu’il faut combattre et transformer par l’artifice ou même renier comme on le voit chez Sartre qui conteste toute idée de nature humaine. Mais la crise écologique d’une part et les mises en garde de la bioéthique à l’égard du transhumanisme incitent aujourd’hui à redéfinir la nature comme « ce qu’il faut protéger ». Terme ambivalent, écran qui nous éloigne du réel, selon Clément Rosset auteur de L’Antinature, la nature engage souvent les affects de celui qui la pense.

Schubert :

Trio avec piano n° 2 : 2e mvt arrgt harpe, violon & vcelle (A.Linder).
Anja Linder, Laurent Korcia, Julie Sevilla-Fraysse.

https://pad.philharmoniedeparis.fr/contexte-musique-et-nature.aspx?_lg=fr-FR

Image par Pat de Pixabay